C’est une terre ancestrale aux vallées boisées, aux collines arrondies, aux côtes escarpées, aux berges sablonneuses. Une terre qui ne ressemble à aucune autre, et qui semble pourtant abriter tous les paysages du monde. Des sommets enneigés, des rivières bordées de forêts, des falaises abruptes, des prés remplis de fleurs, des plages blanches et une eau claire, des collines où paissent moutons et vaches et partout, des chants d’oiseaux.
Sur cette terre intacte et préservée, le temps s’est arrêté : c’est dans les maisons, dans l’attitude des gens, dans leur façon de se vêtir, dans leur façon d’être, de se tenir hors du monde, comme s’il n’existait pas. Comme s’il n’y avait rien au-delà de ses sommets.
C’est une terre qui vibre l’ivresse des Alpes, la grandeur du Canada, le tumulte de l’Angleterre, le charme de l’Italie, la douceur des Caraïbes, et il y a dans ses couchers de soleil les couleurs de l’Afrique.
Non, elle ne ressemble à aucune autre, si ce n’est à cette terre perdue et oubliée, mystérieuse, celle que tous les explorateurs ont un jour cherchée. C’est un murmure et seuls ceux qui écoutent peuvent en trouver l’accès.
Quand je repense aux années qui viennent de s’écouler, aux kilomètres parcourus, à tous ces endroits isolés au charme discret que j’ai explorés, je me dis que mon plus grand voyage commence peut-être ici. Un voyage immobile, dans cet endroit magnétique et reculé.
J’ai vécu ça et là et finalement, j’ai toujours repris la route vers l’ouest. Non pas vers l’illusoire légèreté des landes, où l’on peut facilement s’embourber dans ces anciens marécages transformés en forêt. Mais pour la terre d’à côté. Celle où l’on pénètre après avoir traversé cette frontière invisible pour entrer dans un monde où l’herbe est verte et la pluie nourricière.
Des jours merveilleux s’offrent à moi et je m’amuse d’accueillir cette pensée si commune, si banalement formulée : du temps ici il n’y en aura jamais assez.
Je suis ivre de me réveiller au milieu de ces prairies, de commencer mes journées dans les bras de cette terre verte et nourrie. Je m’imprègne de l’odeur de la terre après la pluie, et plus je passe de temps - ce temps étrange et surréaliste - dans cette nature, plus je sens venir cette puissance dont j’ai toujours soupçonné l’existence. C’est là, dans ces champs. C’est là et ça vrombit. Ça se rapproche.
Dans l’apaisement de l’automne, en goûtant à l’impermanence des choses, le passé me quitte et rejoint la terre, pour préparer un nouveau cycle. C’est la saison de l’ouest, là où l’on contemple le soleil se coucher, et pour la première fois je veux le voir depuis la terre. Là où le monde s’arrête de trembler. Où il se dresse, solide, stable. Là où les blés murmurent qu’il y a des jours où la paix est plus accessible.
Ici, au pied des sommets, dans le ciel pastel, il n’y a rien. Aucun avion qui passe au loin. Aucun lien avec le monde, aucun signe de son existence.
Découvrir ton blog au Canada, te lire en attendant mon vol porte 63, demain retrouver ma bretagne ❤️
Une Belle déclaration d'amour au Pays Basque.
Merci pour ces mots vibrants. Je vous souhaite un beau voyage dans ces terres vivantes !